La Manifestive, événement revendicatif désormais annuel, visant à lutter contre les formes de répression du monde techno et des free-parties, donnait rendez-vous aux teufeurs ce samedi, en plein centre-ville de Toulouse. Retour sur cet événement mémorable.
Sous un soleil inattendu, les revendications de milliers d’amateurs d’électro ont résonné dans la Ville Rose, le temps d’un après-midi chargé en émotions. En témoignent les onze chars sonorisés, qui n’ont pas tardé à rassembler des foules derrière leurs caissons dès le départ, à 14h place Arnaud-Bernard.
En tout, ce sont plusieurs milliers de manifestants (plus de 3000 selon les organisateurs) qui se sont réunis dans la bonne humeur, déjà prêts à vibrer. S’en est suivie une marche déambulatoire au rythme du son, le long du boulevard Lazare-Carnot.
Le collectif organisateur, Tekno Anti Répression Toulouse, avait appelé les manifestants à s’unir dans la bienveillance, affichant une volonté claire : qu’il n’y ait pas de débordements, pour « contrer les clichés » portés sur la communauté.
Une consigne respectée à la lettre dans un cortège très étendu de teufeurs, dans lequel on retrouvait plus de sourires, de couleurs, et surtout de la danse, y compris au milieu des fumigènes, que de dégradations ou de comportements imprévus. «Ce rassemblement est une grande réussite, il n’y a pas eu de problèmes relevés par les forces de l’ordre, et nous avons eu ce que nous voulions, en obtenant un rendez-vous avec les autorités compétentes pour discuter des cadres légaux des free» résume un des représentants du collectif.
Il suffisait alors de lever la tête pour observer les différentes pancartes, agitées dans tous les sens, mêlant pour la plupart humour et jeu de mots avec revendications politiques, comme «Touche pas à ma teuf » ou encore « La musique libère, ne l’enfermez pas ».
Des discours ainsi que des tracts ont également été diffusés par les membres du collectif pour rappeler l’origine politique de cette initiative. Le tout, sous le regard intrigué mais amusé des passants, qui n’avaient pas anticipé un tel rassemblement en ville et qui, pour certains, se sont même joints au mouvement.
L’après-midi s’est clôturée au niveau des allées Jules-Guesde, après quatre heures d’effort, laissant place à l’organisation de plusieurs soirées techno en ville.
Pour Félix, c’était la première Manifestive, « j’ai adoré ! Faire la fête, c’est notre manière d’exprimer nos droits aux yeux de tous, en plein centre-ville. Ça reflète vraiment nos valeurs. C’était une occasion unique de se faire entendre. »
Sur ses réseaux sociaux, le collectif Tekno Anti Répression national s’est également félicité de l’événement, suivi dans plus de 20 villes à travers le pays, « la barre était encore plus haute que les années précédentes.
C’était une manifestation de grande ampleur. Merci aux manifestants d’avoir été aussi nombreux». En espérant qu’un tel rassemblement, unique en son genre, soit de nouveau prévu l’année prochaine.
Ylan Gilhodes-Rey.
Crédit photo: @salade_de_gnou