Depuis plus de dix ans, Audimat propose sa revue éponyme qui interroge les mouvements musicaux et leurs impacts. Aujourd’hui, le média a bien évolué et se développe à travers sa maison d'édition.
La musique évolue avec son époque, elle reflète des changements sociaux et culturels et raconte des histoires au-delà des sons au sens propre. Audimat a été créé dans ce but. Une revue qui, depuis un peu plus d’une décennie, propose un regard approfondi sur la musique. Pas une liste d’albums du moment mais une réflexion sur ce que la musique dit de nous et de notre époque.
Tout commence avec Samuel Aubert, Étienne Menu et Guillaume Heuguet. Ils se rencontrent à Radio Campus Paris et animent une émission ensemble. « On avait deux émissions radio consécutives, on a fusionné, puis nous avons animé une émission radio ensemble », raconte Samuel Aubert, directeur des publications d’Audimat. Guillaume et Etienne avaient d’ores et déjà un projet de revue, mais sans aboutissement réel.
L’opportunité arrive avec le festival Les Siestes. Pour marquer les dix ans du festival en 2012, l’équipe décide de publier un numéro unique d’une revue musicale. « On cherchait ce qu’on pouvait faire pour célébrer ces dix ans... et on s’est dit, concrétiser cette fameuse revue ce serait pas mal », explique Samuel. Audimat 0 est né, avec un tirage limité à 800 exemplaires. Et contre toute attente, le succès est au rendez-vous.
Dès ses débuts, Audimat explore les fondations de la musique. Pas de promotion d’artistes, pas d’actualité brûlante, mais des analyses de fond. « Il y avait beaucoup de magazines musicaux, plus qu’aujourd’hui, mais il n’y avait pas vraiment de revue à proprement parler », se souvient Samuel. Audimat veut creuser les sujets, expliquer pourquoi certains genres et mouvements musicaux sont importants, et ce qu’ils disent de la société.
Audimat s’intéresse également aux évolutions de la musique. « On essaye d’apporter vraiment de la matière intellectuelle ». Par exemple, au lieu d’un simple historique du disco, La revue apporte des éléments d’histoire sociale à ce mouvement.
Face au succès de la revue, l’équipe décide d’aller plus loin. En 2020, elle lance les éditions Audimat pour publier des livres en lien avec la musique et la culture. L’objectif est de traduire et éditer des ouvrages de référence en français. « On s’est dit, pourquoi pas le faire ? Puisque les autres ne le font pas ».
Aujourd’hui, Audimat ne se limite plus à la musique. Ses publications abordent aussi la technologie et l’urbanisme, avec des revues comme Tèque et Habitante. Le but reste le même : offrir un regard documenté sur la culture contemporaine.
Le sens du détail et de la précision de l’information montre l’importance qu’Audimat accorde à son contenu. « Ça reste pointu. On aime bien décortiquer les choses, aller dans le détail, se poser 40 questions sur le sujet ». Loin du format court, la revue et les livres prennent le temps de développer des idées et de montrer des analyses approfondies. Alors que la presse traditionnelle peine à se renouveler, Audimat s’impose comme une alternative. Un pari qui séduit un public en quête d’un contenu plus pointu.
Clarence Dubois