Trinity : La scène queer au premier plan

Opal Besseas, 26 ans, aka Trinity, est un DJ de Techno, Trance et Hardtrance, reconnu de la scène électronique queer toulousaine et aujourd’hui, il nous livre son parcours artistique sans détour.

La musique occupe une place prépondérante dans la vie d’Opal. Membre de la Convergence des Slut.tes, collectif queer de fêtes et de culture, et batteur du groupe punk TRHOLZ, Trinity réalise son rêve de briller sur scène un peu plus chaque jour : “J’ai pris conscience que la musique n’est pas juste un hobby, c’est aussi un rêve d’enfant. Cela me tient à coeur de me professionnaliser dans ce domaine”.

La représentation de la scène Queer

Formé en 2021 avec des amis lyonnais et toulousains dans une teuf queer à la campagne, le collectif Convergence des Slut.tes est né de l’amour de la fête et de la culture partagé entre ses membres : “On fait des événement qui promeuvent tous les arts et les cultures queer. On essaye de ne pas tout centrer sur la musique électro, mais aussi sur la photo, l’art, l’écriture, les performances et la programmation avec des personnes queer”, explique Trinity.

Malgré les piliers de la scène queer comme la Sex Appeal, La Petite ou encore la Gayguette, Opal trouve que la musique électronique n’est pas assez représentée : “C’est super chouette, mais ça reste très minoritaire, surtout que la Techno à Toulouse est très animée ! Les organisateur.ices queers devraient pouvoir s’installer davantage dans des espaces de fêtes, comme le Bikini. C’est ce que fait déjà la Gayguette, mais j'aimerais beaucoup voir des soirées Techno queers régulières. Généralement, les fêtes queers se passent dans des squats ou des bars, ce serait cool d'avoir accès à plus d'espaces”, précise-t-il.

Des comportements outrageux en milieu festif

Si Opal n'a pas subi de discrimination en tant que personne trans et racisée, il trouve que le DJ est peu valorisé et peu respecté : "Il y a des comportements pas très considérants voir objectifiants. Ca met arrivé de me faire toucher sans mon consentement ou de me faire crier dessus pendant que je jouais, ou que les gens renversent leur verre sur mon matériel...", témoigne-t-il.

Il y a beaucoup de chemin à parcourir

Néanmoins, de plus en plus d'événements font de la prévention sur les comportements abusifs et irrespectueux, un point positif pour l'artiste qui devrait évoluer davantage : "Les soirées queer sont organisées par des personnes qui ont l'habitude de rencontrer des oppressions en milieu festif. Il y a plus de reflexion et de mise en place concrète sur la bienveillance, la prise en charge des conflits et éventuelles agressions. J'ai l'impression que ça se diffuse dans des environnements autres que queer et ces dispositions sont importantes pour tous les événements, surtout dans la techno où c'est propice aux débordements, que ce soit dans les interractions ou la consommation. Je pense tout de même qu'il y a beaucoup de chemin à parcourir", constate-il.

Une vocation artistique

L'histoir d'amour entre la musique et Opal débute à ses 11 ans, où il manie les baguettes de la batterie comme un chef ! En 2018, il part de chez ses parents pour de nouveaux horizons, où il entame un cursus à l’Ecole Nationale Supérieure de l’AudioVisuel (ENSAV) : “Je me suis spécialisé en son, mais je me suis vite rendu compte que je préférais faire de la musique que du cinéma”, explique Trinity. D’un art à un autre, il commence à mixer en 2021, puis devient batteur pour le groupe Punk TRHOLZ : “Je suis souvent allé les voir en concert et j’adore ce groupe ! Leur batteuse quittait le groupe donc j’ai décidé de tenter ma chance. Reprendre la batterie m’a fait beaucoup de bien, ça m’avait manqué”, confie-t-il.

‍

Trinity mixera le 13 avril au FlashBack Café !